Je m'aime.

Messages : 1 Date d'inscription : 30/11/2014

Je suis belle. Je suis belle. Je suis belle. Seigneur, que je suis belle. Je suis belle. Dieu m'a créé sans doute, je suis si belle que je ne vois pas comment une si belle beauté a pu naître sur terre. Déjà têtard, j'étais magnifique, j'étais même le plus bel œuf de tous. Je m'aime. Je suis parfaite.
Cela faisait deux bonnes heures que je me regardais dans le reflet de la mare, hypnotisée par mon merveilleux reflet. Rêveuse et un peu endormie, je m'éloignais en plusieurs bonds, avant de soudainement m'arrêter sur place. Un nuages de mouches se trouvait au dessus de ma tête. Seigneur j'ai trop faim en plus.
J'ouvrais ma grande - et belle - bouche, et ma longue - et magnifique - langue en jaillit. Je attrapais la moitié d'entre elles (Bon ok, seulement deux ou trois). Après avoir dégusté le tout, je hoquetais, puis baissait la tête vers mon ventre, déjà bien arrondi. Je posais une de mes pattes sur mon ventre et soupirais. J'espère un jour être enceinte. Puis un bruit un peu dégueulasse s'échappa soudaine de mon - absolument ravissant - anus. Il était temps. Faire caca était une chose à faire qui m'amusais beaucoup. En effet, je faisais le petit poucet en déposant un petit tas à chaque fois, en espérant qu'un jour un beau crapaud suive mon chemin et mène jusqu'à moi. Cependant, cette technique de drague n'avait jamais marché. Enfin bon.

Messages : 5 Date d'inscription : 30/11/2014 Age : 27

Sauter sauter sauter. J'adore ça ! Je ne fais que ça ! Cela me procure un plaisir infini, parfois même illusoire, utopique, mais c'est la réalité. Il faisait humide, humide comme mon extérieur et comme mon intérieur, je suais, je voulais qu'une grenouille saute avec moi, afin que cela me procure un plaisir d'autant plus intense, voir les gouttes tomber de mon congénère. Je ralentis, sentant une odeur désagréable, atroce même, me piquant les yeux, le nez. J'avance alors encore de quelques bonds, puis je vis une chose ronde d'une couleur peu commune, étalée une par une sur le sol, formant une trace qui semblait mener à quelque chose. Je continue mon chemin, suivant ces étranges boulettes. Au passage, une flaque se dresse devant moi. Je m'arrête un instant, une heure peut-être, ou deux. Je me matte, j'aimerais tellement me rencontrer, me reproduire moi-même, me procurer du plaisir moi-même, me marier. Une fois arrivée, une grenouille se dressa devant moi. Elle était grande, très grande même. Elle était laide, du moins par rapport à moi. Je l'ai déjà dit, rien ne m'égale, je suis unique, je suis celle dont la beauté époustoufle. Par contre elle était très grande, et elle portait une couronne de ces boules étranges, à la couleur peu commune. C'était elle qui puait ! Mon dieu. Je n'y croyais pas. Jamais je n'aurais penser à un tel scénario. Je fis un bond en arrière.

« Mon dieu, mais qu'est-ce que tu pues ! » m'exclamais-je.

Enfoncer, enfoncer, enfoncer. J'aime enfoncer des insectes bien graisseux dans ma gorge. Je vous avoue qu'il n'y aurait pas que ça. Mais j'attends d'y goûter pour voir, peut être n'aurais-je jamais l'occasion qui sait ? Alors j'enfonce. Sur ma langue bien longue et rappeuse se trouvent des mouches aux ailes transparentes, si belles écrasées que j'aime les contempler lorsque je les dégueule. Mais leurs saveurs si intenses qui glissent au fond de ma gorge, que peut-est-ce être donc ? Que mange les mouches pour que leur corps soit si tendre et appétissant ? Telle est la question. Trouverais-je un jour la réponse ? Peut être jamais, qui sait ?

Pouf, ici plus de mouche. Je crois les avoir toutes déguster avec acharnement. Malheur malheur, je dois me mettre à la chasse aux mouches. Et je déteste ça. Sans compter que je risque de croiser des têtes de larves toute la journée ce qui me déplaît fort bien. Alors je bouge, je saute et soulève mon bide quelque peu rempli sans me douter qu'un jour, il serait plein à craquer. En chemin, quelque chose attire mon regard. Qu'est-ce donc ? Le saurez-vous un jour ? Qui sait ? Bah c'est une flaque. Mais pas n'importe quelle flaque attention ! Une flaque où reflète une beauté divine à l'intérieur. Oh, dieu des grenouille, moi, Déesse des Grenouilles ai-je enfin trouvé l'amour ? La scintillante beauté bouge. En même temps que moi. Avec les mêmes gestes, les mêmes mouvements, la même souplesse, la même élégance, la même délicatesse ! Mon Dieu la Grenouille George Saint Jean Pierre. Serais-je cette beauté sans pareil ? Je lève ma patte gluante au dessus de cette face merveilleuse. Oui, c'est bien moi. Oui c'est bien moi ! Je suis cette divine déesse ! Normal, JE SUIS UNE DEESSE ! Ou ma beauté ne pourrait jamais être vaincue. Jamais. Me contempler deviendrait presque mon activité favorite. J'en oublie même le goût des mouches noires aux ailes transparentes. Mais il faut que j'avance, ou je mourrai de faim. Alors je fais un pas et m'élance au fin fond d'un lieu inconnu. L'espace aquatique où je pourrai bientôt de nouveau contempler mon corps svelte. Je saute, saute et ressaute. Ca fait platch, platch, platch et encore pla.. Non cette fois ça fait Proutch. Suis-je sous l'eau ? Est-ce donc la nature de cette eau qui a fait ce si désagréable bruit ? Le serais-je un jour ? Qui sait ? Non. C'est quelque chose de marron. Quelque chose de marron, où, sur une rangée bien lointaine se trouvent les mêmes choses marron. C'est rond. Et mou. C'est doux, crémeux. L'espace d'un instant je laisse ma tête plongée totalement dans cette boulette toute chaude et salissante avant de la relever et entendre un faible crie de grenouille à croire que celle-ci se fait égorger.

« Mon dieu, mais qu'est-ce que tu pues ! »

Est-ce à moi que l'on s'adresse ? Non. En face se trouve une grenouille grande mais moche. Il semblerait qu'elle soit surpris de l’interpellation de l'autre grenouille qui se prend de haut. Elle a du charme je trouve. Mais elle n'en aura jamais autant que moi.

« Non, ça sent bon. Désolée de te contredire petite, mais tu n'as de goût à rien. »

Je me relève m’épouste et lèche le contour de ma tête enveloppée de boulettes marrons.